Important plat représentant la métamorphose des Héliades en peupliers
Francesco Durantino, peut être l'atelier de Guido da Merlino, Urbino,
Circa 1545
Faïence stannifère
Inscribed on the back Le sorelle di Fetonte (Les soeurs de Phaéthon)
D. 26 cm.
Provenance
Collection privée allemande
Dans la mythologie grecque, les Héliades (en grec : Ἡλιάδες, « enfant du soleil ») étaient les filles d’Hélios, le dieu du soleil et de l’Océanide Clymène. Selon la version d’Hygin, elles étaient trois : Aegiale, Aegle et Aetheria. Selon d’autres versions, elles étaient cinq : Helia, Merope, Phoebé, Aetheria et Dioxippe. D’après Eschyle, il y avait aussi Phaethousa et Lampetia, ce qui ferait un total de sept sœurs. Leur frère, Phaéton mourut après avoir dérobé le char de son père, Hélios. Ayant perdu le contrôle des chevaux, il tomba du ciel, ou, selon d’autres versions, Zeus le foudroya parce qu’il mit le feu à la terre. Pendant quatre mois, les Heliades le pleurèrent, alors les dieux les transformèrent en peupliers et leurs larmes en ambre. Selon d’autres sources, elles versèrent leurs larmes (d’ambre) dans la rivière Eridan où Phaéton était tombé. Hygin, de son côté, raconte que les Héliades ont été métamorphosées en peupliers parce qu’elles avaient attelé le char de leur frère sans la permission d’Hélios.
Dans la version du mythe des Métamorphoses d’Ovide, Phaéthon se rendit au ciel, la maison de son père présumé, Hélios, après que sa mère Clymène s’était vantée qu’il était le fils du dieu-soleil. Son père lui jura sur les eaux du Styx de lui offrir ce qu’il souhaitait qui puisse lui prouver son ascendance divine. Phaéton lui demanda alors de conduire le char du soleil pendant une journée. Hélios lui rétorqua que même Jupiter, le « roi des dieux », ne se risquerait pas à le conduire, car le char était brûlant et les chevaux soufflaient des flammes. Mais Phaéton ne renonça pas. Quand vint le jour, les chevaux qui tiraient le char pensèrent que le char était vide à cause de la légèreté de Phaéton et devinrent incontrôlables. Terrifié, Phaéton lâcha les rênes, les chevaux dévièrent de leur route et brûlèrent la terre et la végétation ; la brûlure amena le sang à la surface de la peau des Ethiopiens ce qui les rendit noirs ; l’Afrique fut changée en désert, les lacs et les rivières s’asséchèrent, la mer rétrécit. La terre hurla et Jupiter foudroya Phaéton. Comme une étoile filante, le jeune homme tomba dans la rivière Éridan. L’épitaphe sur sa tombe fut :
« Hic situs est Phaeton currus auriga paterni quem si non tenuit magnis tamen excidit ausis. (Ci-gît Phaéton, qui fut l'aurige du char de son père ; Il ne put le maîtriser, mais sa grande témérité le perdit.) »
Frappé par le chagrin, Hélios refusa d’abord de continuer de conduire son char, mais les dieux, et notamment Jupiter, exigèrent qu’il reprenne son travail.
Selon Apollonios de Rhodes et Ovide, l’ambre venait des larmes que les Héliades enfermées dans les peupliers versèrent lorsque leur frère Phaéton tomba du ciel dans la rivière Éridan où « maintenant encore, le fleuve exhale une lourde fumée qui provient de la blessure enflammée. Au-dessus de ces eaux, aucun oiseau ne peut étendre ses ailes légères et planer : mais son vol le précipite au milieu de l'abîme incandescent ».
Cygnos, fils de Sthélénos roi de Ligurie, était un grand ami de Phaéton, qui, selon Ovide, pleura tant à sa mort que les dieux le transformèrent en cygne.